Le mouvement Death Positive

J'avais envie de rédiger un post sur ce fabuleux mouvement, le Death Positive Movement, pour vous faire découvrir les réflexions actuelles en outre-atlantique autour de la mort. On peut critiquer la culture américaine autant qu'on veut, elle a une avance certaine sur tout ce qui touche aux soins palliatifs, à la relation à la mort, aux obsèques écologiques et aux célébrations de vie joyeuses. J'utilise le mot "américaine" au sens large, parce qu'il existe en amérique du sud une myriade de coutumes funéraires fantastiques. On pourrait mentionner la figure religieuse de la Santa Muerte, célébrée et honorée au Mexique ainsi que dans d'autres régions du sud du continent. Elle trouve son origine dans des quartiers défavorisés où le taux de criminalité est malheureusement élevé et la mort côtoie les habitants quotidiennement. On lui donne de l'alcool, du tabac ou de l'argent en échange de sa protection et de sa clémence (pour aller plus loin : Tomás Prower, La Santa Muerte: Magie et mystique de la Mort, Chronos Arenam, 2019) et on la pare de riches ornements en fonction de la période de l'année.

Bref, revenons-en à nos moutons : le mouvement Death Positive, en quoi ça consiste?

Se reconnecter à sa mortalité, sans jugement

La créatrice du mouvement, Caitlin Doughty, est une célèbre thanatologue, autrice et activiste américaine qui travaille d'arrache-pied pour lever le silence autour de la mort, du deuil et de notre rapport au corps après le décès. Elle est à l'origine des tenants du mouvement, qui sont formulés comme suit :

Les points principaux du DPM (Death Positive Movement pour les intimes)

1. Je considère qu'en cachant la mort et le processus de fin de vie, nous faisons plus de mal que de bien.
   

2. Je considère que la culture du silence perpétuée autour du sujet de la mort doit être changée par le biais du dialogue, de rencontres, de l'art et de la recherche académique.
   

3. Je considère que le fait de parler de la mort ou d'entre en contact avec elle n'est ni macabre ni morbide mais relève plutôt d'une curiosité naturelle par rapport à la condition humaine.
   

4. Je considère que le corps du proche défunt n'est pas un danger, et que tout à chacun y gagnerait (s'il le souhaite) à en prendre soin le moment venu.
   

5. Je considère que les lois qui gouvernent la mort, le processus de fin de vie et les obsèques devraient s'assurer que les derniers voeux du défunt soient respectés, peut importe l'orientation sexuelle ou de genre, l'origine éthnique ou l'identité religieuse.
   

6. Je considère que ma mort devrait avoir le moins d'impact sur l'environnement que possible.
   

7. Je considère que ma famille et mes proches devraient connaître mes dernières volontés et mes directives anticipées et que mes souhaits devraient être reflétés correctement dans la documentation qu'ils fourniront à l'équipe médicale.
   

8. Je considère que mon ouverture d'esprit et de dialogue face au sujet de la mort peut faire une différence et peut apporter un changement à la culture dans laquelle j'évolue.

Pour conclure, je pense que tout le monde pourrait bénéficier de l'inclusion de ces quelques points dans leur vie. Choisir de lever le silence sur un évènement qui nous touchera tous tôt ou tard peut permettre de préparer l'arriver de celui-ci dans la plus grande sérénité.

Pour plus d'information sur le sujet, je vous recommande vivement la lecture des nombreux articles fabuleusement écrits par l'équipe du site The Order of the Good Death (https://www.orderofthegooddeath.com/death-positive-movement/).

Eliza